"Devenir adulte", est-ce vraiment souhaitable ?

Publié le 19 Juillet 2019

Suite à la lecture du texte d'une amie concernant la nostalgie de l'enfance et alors que je me réveillais avec sentiments similaires, j'ai écrit moi-même ces quelques lignes que je souhaitais partager avec vous.

Il peut arriver que l'on se réveille avec un sentiment de nostalgie de l'enfance et on se rend compte que l'on a perdu non seulement les êtres chers qui nous ont quitté mais aussi les repères et le sens que la vie semblait avoir à cette époque révolue.

Comment trouver ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue quand on devient adulte ? La plupart des gens que je connais se satisfont parfaitement d'une vie banale, ordinaire, sans y réfléchir. Mais d'autres personnes voudraient plus, tellement plus. Le manque de désir de vivre peut cacher en réalité le désir de vivre réellement et pleinement plutôt que de vivre comme des "zombies" (ceci est une référence au film "Only lovers left alive" de Jim Jarmusch). Albert Camus parle de ce sentiment d'absurdité dans son livre Le mythe de Sisyphe.

Je pense que la grande erreur c'est de "devenir adulte" à cause de la pression sociale, de laisser mourir l'enfance en nous, de réprimer notre capacité d'émerveillement, notre curiosité, notre imagination, de nous prendre au sérieux. Alors que si on garde son regard d'enfant, la magie ne disparait pas. Hormis les difficultés inhérentes à la vie d'adulte, c'est surtout notre regard qui change en grandissant. Mais on peut continuer en tant qu'adulte de prendre la vie comme un jeu, comme une aventure, refuser de devenir "sérieux" c'est-à-dire vieux dans sa tête.

Ce que je fais par exemple quand je suis avec un enfant, je le traite d'égal à égal. Je refuse de lui laisser croire que l'enfant en moi est mort et que je sais plus que lui. Je préfère souvent être en compagnie d'un enfant que d'un adulte pour cette raison, parce qu'il sait encore à quel point il ne sait pas, il ne fait pas semblant d'être raisonnable et responsable. Mais cette "attitude d'adulte" n'est-elle pas une forme de mort ?

Il est possible de faire un choix différent de celui de la plupart des autres. On peut refuser de "jouer à l'adulte", de vivre sa vie "comme tout le monde". On peut refuser de se fixer pour objectif de passer les étapes soit-disant "obligées" de la vie d'adulte : se mettre en couple, avoir des enfants, acheter une maison et un appartement, une voiture, etc. Ce ne sont pas toutes ces considérations socialement imposées qui, au seuil de la mort, nous donneront le sentiment d'avoir vraiment vécu et d'avoir exprimé la vérité qui nous était propre, celle qui est une forme de révolte.

Rédigé par L'utopique romantique

Publié dans #Indépendance d'esprit

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