Je ne peux pas vous forcer à douter

Publié le 20 Juin 2018

Cet article n’est pas vraiment philosophique et d’ailleurs je pense qu’aucun des articles de ce blog ne l’est vraiment. Je veux vous faire part de mes propres pensées et de mes propres sentiments, les deux étant entremêlées et collaborant ensemble. C’est un témoignage personnel de ce qui se passe à l’intérieur de moi et de mon rapport avec le monde extérieur. J’écris parce que je ne sais pas quand je vais mourir et je ne veux pas que tout ce que j’ai appris de la vie parte avec moi dans la tombe. Je veux partager ce que j’ai reçu.

Depuis quelques jours, j’essaie désespérément d’écrire un article sur le sujet de l’importance doute, inspirée par la formule « Il faut douter de tout » écrit par le philosophe danois Kierkegaard ainsi que « Je sais que je ne sais rien » de Socrate. Ce qui me motive d’écrire à ce sujet est ma détresse au sujet de la résistance que je rencontre chez la plupart des personnes qui m’entourent à remettre à cause leurs certitudes et à s’aventurer sur le chemin du questionnement. J’ai écrit plusieurs ébauches d’article sans être jamais vraiment satisfaite de ce que j’écrivais. J’ai découvert aussi que beaucoup avait écrit mieux que moi à ce sujet.

Je suis personnellement très affectée par ce que je ressens être de la lâcheté. Mais peut-être que j’ai été avantagée par rapport aux personnes qui se cramponnent à leurs certitudes. La vie m’a enseigné très jeune à quel point la plupart des opinions couramment répandues sont fausses et j’ai toujours été inadaptée à cette société. En revanche, une personne qui est au contraire très adaptée à cette société et qui pense y être heureuse peut craindre d’avoir quelque chose à perdre à douter.

D’ailleurs, c’est un processus qui se renforce lui-même étant donné que l’adaptation à la société nécessite de ne pas trop se poser de questions. En effet, une personne qui est dans un questionnement perpétuel sera moins productive et efficace ce qui est contraire à ce qui est attendu de nous aujourd’hui. Par ailleurs, cela pourra la conduire à ne pas dormir la nuit, à ressentir de l’anxiété et en particulier le poids d’une conscience plus grande qu’elle pense devoir porter seule sur ses épaules à la place de ceux qui sont incapables de s’en charger.

Je réalise qu’on ne peut pas contraindre par la raison quelqu’un à douter. Passer d’un état où l’on accepte passivement les opinions couramment répandues à celui on l’on cherche passionnément la vérité nécessite un profond changement à l’intérieur de la personne. Ce changement survient rarement sans un vrai bouleversement dans la vie de cette personne. Je ne souhaite le malheur de quiconque mais je me dis que si l’on ne connait jamais d’épreuve bouleversante alors on passe sa vie endormi. Et même certains qui connaissent de dures épreuves retournent à leur état d’endormissement après que le temps ait diminué l’intensité de leur souffrance.

Je réalise que je ne peux pas changer les gens en leur disant ce que moi je ressens car ils ne peuvent pas le comprendre ne l’ayant jamais ressenti eux-mêmes. Mais peut-être qu’un jour, si l’édifice de certitudes sur lequel ils ont bâti leur vie s’effondre enfin ils se rappelleront de ce que j’ai dit ou écrit et cela leur apportera enfin quelque chose. Alors, m’être forcée à écrire ou à parler prendra enfin son sens.

Rédigé par L'utopique romantique

Publié dans #Indépendance d'esprit

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