L'individu le plus "évolué" est-il celui qui s'adapte le mieux ?

Publié le 15 Septembre 2017

La facilité à laquelle une personne s’adapte à divers environnements, personnes et contraintes qui s’exercent sur elle est généralement vue comme une qualité voire même un signe d’intelligence.

Cela peut être vu comme une conséquence du concept de la sélection naturelle. Si une personne arrive à s’adapter à des contextes divers et donc à survivre plus facilement alors cela voudrait dire qu’elle est « supérieure » à la moyenne des autres personnes qui s’adaptent plus difficilement.

On peut déjà remarquer qu’il y a un jugement de valeur qui s’applique : la capacité à survivre signifierait que la personne est plus « évoluée » et donc supérieure.

De quelle évolution parle-t-on ? Ce qui apparait c’est que c’est une vision égoïste de l’évolution et basée sur l’instinct de survie.

L’instinct de survie est-il ce qu’il y a de plus évolué en l’Homme ? En quoi l’instinct de survie distingue l’Homme des autres animaux ? La réponse est évidente : rien. Il semble même que les animaux soient capables d’altruisme.

Peut-on dire qu’un individu qui sacrifierait sa propre vie pour celle d’une ou plusieurs autres personnes est inférieur ou moins évolué que celui qui préfère défendre sa propre vie ? Ou une autre qui déciderait de consacrer tout son temps à la réalisation d’œuvres d’arts ou à l’écriture de romans qui ne parviendrait pas à en vivre et mourrai ainsi dans la pauvreté faute d’être bien soignée, cette personne est-elle également moins évoluée que celle qui choisit un métier « sûr » qui lui permet de bien gagner sa vie et ainsi de vivre plus longtemps ?

L’altruisme et le besoin de réalisation de soi ne seraient-ils pas plus « évolués » que l’instinct de survie ? Si c’est le cas, alors ne serait-il pas judicieux que les personnes ayant un instinct de survie plus faible mais des qualités comme l’altruisme, la créativité, la sensibilité soient protégées et respecter afin qu’elles puissent faire bénéficier au reste de l’humanité de ce qui les rends humains à un sens plus élevé du terme ?

Au vingt-et-unième siècle, nous devrions avoir compris cela ou alors c’est à désespérer de l’espèce humaine. Pourtant, on peut se demander s’il n’y a pas eu des périodes de l’histoire où les caractéristiques supérieures de l’être-humain telles que l’altruisme, la créativité et la sensibilité n’était pas d’avantage valorisées dans la société qu’aujourd’hui ?

Peut-être que c’est un des effets pervers du néo-libéralisme qui est une théorie économique qui a pour particularité d’exacerber l’instinct de préservation de soi, la concurrence et l’égoïsme des hommes. Par conséquent, l’individu altruiste et sensible connait aujourd’hui une vie particulièrement éprouvante. Et ce n’est pas seulement lui qui en pâtit. C’est également tous ceux qui auraient pu bénéficier de toutes ses belles qualités.

Peut-être, et c’est l’ironie, qu’au nom de la sélection naturelle et de « la loi du plus fort » qu’on est en train en réalité d’entraver l’évolution de l’homme vers une espèce moralement et spirituellement supérieure.

Tout espoir n’est pas perdu et on peut encore espérer un renversement de valeurs. Il faudrait qu’il ne tarde pas et qu’on ne soit pas obligé de passer par de dures épreuves comme des guerres et des totalitarismes pour en arriver là.

Rédigé par Roseau pensant

Publié dans #Indépendance d'esprit

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